Maltivor dans “La France Bouge” sur Europe 1 !

Maltivor dans “La France Bouge” sur Europe 1 !

Gabrielle Hugon, co-fondatrice et directrice générale de Maltivor, était sur Europe 1 afin de présenter le concept éco-responsable que met en place notre jeune entreprise lyonnaise ! Elle a donc répondu avec plaisir aux questions posées par Europe 1 et si vous avez manqué l’émission, on vous retranscrit tout ce qu’il s’est dit dans cet article ! Vous pouvez aussi retrouver la vidéo YouTube dédié à notre passage ici.

Quel est le concept innovant de Maltivor ?

Maltivor, c’est une entreprise qui propose des ingrédients innovants pour l’alimentation humaine. Pour cela, on utilise les drêches de brasserie, c’est le co-produit du brassage de la bière, en fait, c’est un résidu de céréale, qui est encore riche en fibres, en protéines et en saveurs. C’est une matière disponible en grande quantité sur l’ensemble du territoire puisqu’à chaque fois qu’on brasse 100 litres de bière, on produit 30 kilogrammes de drêche de brasserie. Nous transformons la drêche en farine, cela nous donne un ingrédient qui est polyvalent et qu’on peut utiliser dans de très nombreuses applications. On travaille également sur une gamme d’ingrédients protéinés qui sera spécifiquement dédiée à l’industrie agro-alimentaire. Notre atelier de production qui est dans la région lyonnaise, est capable de revaloriser près de deux tonnes par jour de drêche de brasserie et on est en train d’implanter un second site qui sera à vocation industrielle qui permettra de revaloriser plus de 10 tonnes par jour de drêche de brasserie. Notre objectif, c’est de développer des petits sites au cœur des bassins brassicoles pour revaloriser des drêches disponibles lorsque les brasseurs le souhaitent. L’ADN de Maltivor, c’est de vraiment limiter le gaspillage des ressources donc tous nos sites seront éco-conçus.

Les drêches, ce sont des résidus riches qui ne sont pas utilisés ?

Ils sont utilisés en alimentation animale la plupart du temps, mais avec l’essor des brasseries urbaines, les brasseurs et brasseuses avaient plus de problèmes pour les traiter et depuis 2016, ils sont obligés de traiter leurs bio-déchets comme tous les producteurs de bio-déchets en France.

Ce que vous proposez peut fonctionner pour un petit brasseur comme une plus grande entreprise ?

On collecte chez des micro-brasseries, chez des brasseries artisanales et avec nos sites industriels, on va se positionner pour proposer cette solution à des brasseries de plus grande envergure en termes de volume de drêche.

Il faut donc leur apporter l’aspect logistique, les bonnes solutions pour que ce soit pratique pour tout le monde et pour que ce soit efficace ?

Exactement, on prend en charge toute la logistique. On collecte les drêches chez la brasserie dans des bacs qui nous appartiennent, qu’on nettoie et qu’on désinfecte comme ça, on peut garantir la qualité sanitaire du produit. Et on a un service complet pour la brasserie avec la collecte des drêches et peut-être plus tard la collecte des autres co-produits pour qu’ils aient vraiment tous leurs bio-déchets traités par un seul opérateur.

Et qu’est-ce que l’on peut faire avec la drêche, est-ce que vous avez déjà expérimenté, car il y a déjà la farine que vous avez bien expliquée, est-ce qu’il a d’autres possibilités ?

Les possibilités sont vraiment multiples parce que la farine, comme je le disais, c’est un ingrédient qui est polyvalent donc on peut l’utiliser dans plein d’applications. Ça peut être de la boulangerie, de la pâtisserie, des applications agro-alimentaires, plus originales, des biscuits, mais aussi des simili-carnés donc toutes les alternatives à la viande. En fait ça permet de venir enrichir le produit en protéines, on améliore alors les valeurs nutritionnelles de plein de recettes.

Est-ce que c’est important pour vous de faire passer le message que c’est possible d’être une femme dans cette industrie là et d’innover ?

Oui, il faut faire changer les idées reçues dans ce milieu-là. On peut réparer une machine comme n’importe quelle autre personne, c’est des capacités qui sont assez importantes quand on se lance, on n’a pas forcément des technicien.es de maintenance à disposition, il faut savoir un peu tout faire. Pour la recherche de financement, c’est pareil, on a plutôt l’habitude de duo d’entrepreneurs mixtes ou plutôt masculin donc on doit faire notre place et montrer qu’on est capable.

Que voulez-vous devenir ? Quels seraient les prochaines étapes pour vous en 2023 ?

Maltivor a pour vocation d’être un ingrédientiste afin de proposer des farines innovantes et d’autres ingrédients innovants pour l’industrie agro-alimentaire.

2023, c’est une année charnière, on vient de faire notre levée de fonds qui va nous permettre de développer une gamme d’ingrédients protéinés. C’est-à-dire nous permettre d’extraire la partie protéique des drêches pour avoir des ingrédients qui sont vraiment spécifiques aux besoins des industriels agroalimentaires.

Et avec ça l’essaimage de notre premier site industriel qui servira de modèle au prochain site qu’on implantera dans les autres bassins brassicoles.

Du coup il ne faut pas forcément chercher l’étiquette Maltivor, ça sera plutôt une présence dans certains produits avec des gammes précises ?

C’est ça, on a quand même une petite gamme de produits distribués sur notre site internet, mais ces produits sont plus à visée pédagogique pour faire connaître le produit, comme vous le disiez tout à l’heure, au grand public et qui permettent de proposer des applications faciles au quotidien.

Et dans les innovations, qu’est-ce qui occupe vos journées en ce moment ? Le prochain produit que vous avez envie de voir aboutir ?

Le prochain produit, c’est une farine qui sera concentrée à 40 % de protéine, notre farine actuelle en contient 20 %, c’est déjà bien, mais avec 40 %, on arrivera vraiment à avoir des allégations nutritionnelles très poussées dans les applications de nos prospects.

Comment on arrive à doubler ce pourcentage ? Qu’est-ce qu’il faut réussir à faire ?

Il faut réussir à séparer les fibres et les protéines. Aujourd’hui, dans notre unité de mouture, on a notre moulin qui sépare la farine du son, le son, c’est la partie très fibreuse, donc il faudrait aller plus loin et aller chercher une plus grosse partie de protéine dans le produit.

Pierre garcia, quel regard portez vous sur ce que propose Maltivor, je le rappelle directeur général des grands moulins de paris ?

C’est absolument séduisant, c’est vrai que cette capacité à réinventer les modèles, aller chercher des solutions alternatives pour l’alimentation, on parle de protéines, on parle de fibres, c’est juste très agréable de voir qu’on a aussi ces talents en France. C’est agréable aussi de voir qu’on arrive à avoir un métier traditionnel qui se féminise […]. Puis, c’est toujours très agréable de savoir qu’on va pouvoir encore une fois aller plus loin dans la valorisation de l’ensemble de nos produits. C’est une valorisation supplémentaire de la production agricole, ça va dans le sens de ce qu’on a évoqué toute cette matinée, c’est-à-dire la réduction de notre empreinte carbone, la capacité de rendre nos filières résiliantes et durables, donc bravo et longue vie à Maltivor !

Longue vie un peu partout en France, c’est l’idée d’être au plus près, de trouver le bon écosystème pour trouver le bon lieu, ça prend du temps ?

Oui, ça prend du temps à bien cartographier les brasseries qui sont sur place, définir les volumes qu’elles vont produire et puis après trouver le foncier, installer l’unité de production. On est dans l’agro-alimentaire, c’est des spécificités donc on ne peut pas se mettre dans n’importe quel bâtiment, alors oui ça prend du temps. Le prochain site sera au nord de Lyon et après, on peut l’imaginer dans n’importe quel cœur de bière en France, le nord de la France notamment, les Alpes, la Bretagne.

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